lundi 10 décembre 2012

Les taux de Chômage au Maroc et les solutions apportées


Je préjuge que vous n’êtes pas ici pour avoir une définition habituel du mot « Chômage au Maroc », mais pour connaitre le taux du chômage au Maroc ou précisément les dénouements que notre gouvernement Marocain préconise pour combattre ce problématique appelé « Chômage ».
Je me contenterai de citer la définition du mot « Chômage » au Maroc de la définition  du Bureau international du travail (BIT), car elle permet de réaliser des rapprochements internationaux. Ainsi au sens du BIT, la population active occupée comprend «les personnes âgées de 15 ans et plus ayant travaillé (ne serait-ce qu’une heure) au cours d’une semaine de référence, qu’elles soient salariées, à leur compte, employeurs ou aide dans l’entreprise ou l’exploitation familiale». Cette permanente ne se veut donc pas une remise en question du taux de chômage déclaré dans notre pays le Maroc, encore que l’exercice en mérite la peine, tellement la épistémologie adoptée par le HCP est approchée, consistant en échantillonnage et sondage sur un spectre de ménages assez réduit (40.000 urbains et 20.000 ruraux).
Les statistiques du ministère de l’Emploi, élaborées sur la base de fichiers de demandes d’emploi, contrastent avec celles du HCP mises sur des bases déclaratives concernant le taux de chômage au Maroc. Les chiffres de la HCP laissent  indécis, car il est paradoxal de voir que le taux du chômage au Maroc ne soit pas en rapport avec la mutation du PIB et il est surtout invraisemblable lorsque le taux du chômage au Maroc est inversement corrélatif à celui du PIB. L’on comprendrait mal un taux national de chômage tendant à la baisse (9,1% en 2009 vs 9,8% en 2008), au moment où non seulement le taux du PIB enregistré en 2009 a été affaibli par rapport à 2008, mais encore a été moindre le niveau des offres emplois, (127.000 en 2007 ; 133.000 emplois en 2008, contre seulement 95.000 pour 2009). Edifiant !
Le taux de chômage au Maroc vaut surtout par les enseignements que l’on peut en tirer, en nettoyant spécialement  ses caractéristiques, au-delà de la polémique des taux. Et on n’insistera jamais assez pour rappeler que les statistiques, notamment sur l’emploi au Maroc, doivent déboucher sur un état des lieux, le vrai, pour réprimander les dysfonctionnements en opérant une politique volontariste de l’emploi. Le pire c’est quand ces statistiques sont établies pour tordre ou carrément dissimuler la réalité, parfois amère, aux fins de dédouanement ou du  certificat indu. Premier constat : les chiffres du HCP révèlent que le chômage au Maroc ménage mieux les «sans diplômes»  (<5%), pour, en reprise, affecter lourdement les diplômés de niveau moyen (≥ 18%) et plus lourdement encore ceux de niveau supérieur (≥ 22%). Le deuxième constat aussi angoissant que le premier est que le chômage au Maroc s’abat davantage (4 fois plus) sur les zones urbaines (≥20%) que sur les zones rurales (5%).
Si le taux de chômage au Maroc des demandeurs d’emploi demeure stable dans la fourchette de 4 à 5%, en revanche celui des «diplômés», lui, ne cesse de s’alourdir pour passer de 18% en 2006 à plus de 22% en 2009 et ce n’est pas fini. Ce constat fait l’occupation de notre système éducatif dans son ensemble, un système ancien et en complète éloignement avec les compétences requises par les annonces d’offre d ‘emploi ; un système qui, au lieu de former des savants et des hommes de sciences, il ne forme plus que des chômeurs en masse.
Il y va de l’avenir de notre pays en termes de recherche et développement et d’emplacement dans l’économie mondiale du savoir et du progrès technologique. Là où le bât blesse, c’est que ce système d’enseignement absorbe à lui seul 6% de notre PIB et plus de 27% du budget de l’Etat (cf. Tunisie : 20% ; Algérie : 16%). Quelle prodigalité des deniers publics ? Et quel triste avenir pour nos jeunes diplômés ? L’on se souvient encore de l’échec de l’expérience du CNJA (Conseil national pour la jeunesse et l’avenir) qui a été détourné de ses objectifs. Je crains que le même sort ne soit réservé à l’ANAPEC (Agence nationale pour la promotion de l’emploi et des compétences) qui a pris la relève du défunt CNJA.
Quant au taux de chômage au Maroc en milieux urbains, où plus d’un jeune sur trois est sans emploi, soit 33,9% de la population, il fait, lui, le procès de l’absence d’une politique de la ville de même que la carence de la vision globale pour escompter une politique équilibrée de gestion de l’espace économico-territorial. Enfin le procès est fait à l’extraversion sans discernement d’une industrie de sous-traitance, de faible valeur ajoutée, qui crée de moins en moins d’emplois, qui se ressent le plus des crises économiques et financières importées de l’étranger, outre les siennes propres. L’autre plaie dont souffre l’emploi au Maroc dans notre pays reste le chômage et le travail précaire qui touchent 20% des effectifs occupés dans les zones citadines et 35% pour les moins de 25 ans. Ces visions d’emploi et ces expédients, quoiqu’ils épargnent de l’oisiveté et de l’inactivité, ne font que grossir les bancs de ce que l’on appelle les «poor workers».

Solutions au chômage au Maroc

Le chômage au Maroc constitue donc le problème majeur auquel il faut trouver d’urgence les conclusions intéressantes, car c’est l’emploi qui procure des revenus, conduit le niveau de vie, la nature de l’habitat, le niveau de scolarité, les soins de santé, etc.
Le plus urgent est de déterminer avec ponctualité le taux de chômage au Maroc jusqu’à présent et le nombre exact des sans-emploi et de ceux qui, s’ils ne souffrent pas d’un chômage absolu, subissent cependant les suites déplaisantes du chômage au Maroc déguisé et de la faiblesse des revenus dont ils disposent.
En négligeant le volet social, en abandonnant la création de nouvelles offres d’emploi dans le budget et en n’encourageant pas le secteur privé pour qu’il investisse dans des activités productives et créatrices d’emploi, les gouvernements successifs ont appuyé la crise du chômage, notamment parmi les diplômés universitaires.
Aujourd’hui, la crise du chômage au Maroc a atteint un niveau grave et nécessite des solutions pressantes. Ce sera la tâche prioritaire à laquelle doit s’atteler le gouvernement et c’est à la lumière des résultats obtenus en matière de création d’emplois que l’on jugera du succès ou de l’échec de sa politique économique et sociale. Le chômage au Maroc constitue l’obstacle le plus dur à sauter, car c’est le principal handicap à toute entreprise de développement et de progrès et sans la solution de ce problème, on ne peut parvenir à réduire les disparités sociales et régionales ni adopter une quelconque stratégie de développement régulière et efficiente.
La prochaine loi de finances devra expliquer les options du gouvernement en matière d’emploi et c’est à la lumière de son contenu que l’on pourra juger dans quelle mesure il s’engagera à réduire l’intensité de ce problème qui touche presque toutes les familles marocaines et à lutter contre ses conséquences et surtout ses causes.





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